- mésalliance
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• 1666; de mésallier♦ Mariage avec une personne considérée comme inférieure par la naissance ou le milieu auquel elle appartient. « la pureté d'une lignée sans mésalliance ! » (Colette).mésalliancen. f. Fait de se mésallier.⇒MÉSALLIANCE, subst. fém.Alliance par mariage entre deux personnes dont l'une est jugée de condition inférieure. Il fallait alors prouver huit quartiers de noblesse de père et de mère sans mésalliance pour être admis dans l'ordre [des chevaliers de Malte] (VIGNY, Mém. inéd., 1863, p. 40). Mme de Saint-Loup (...) se considérait comme une Guermantes de tout temps et atteinte par la mésalliance que son oncle avait faite en épousant Mme Verdurin (PROUST, Temps retr., 1922, p. 985):• ♦ ... de tout temps on s'est mésallié; les grandes familles ne vivent et ne se perpétuent que par des mésalliances. Pour en finir avec les Normands, un roi de France, Charles le Simple, maria sa fille Ghisèle à un certain Rollon, qui n'était qu'un chef de vauriens...SANDEAU, Mlle de La Seiglière, 1848, p. 276.— P. anal. La pire de toutes les mésalliances est celle du coeur. Ce n'est pas tout d'être aimé, il faut être apprécié, et on ne peut l'être que par ce qui nous ressemble. De là vient que l'amour n'existe pas, ou du moins ne dure pas, entre des êtres dont l'un est trop inférieur à l'autre (CHAMFORT, Max. et pens., 1794, p. 65). Cette église était un des plus purs spécimens du genre; elle avait subi moins de mésalliances que tant d'autres, devenues des métis dont la filiation restait obscure (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 309).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1694-1740: mesalliance; dep. 1762: mé-. Étymol. et Hist. 1666 (Journal des savants, 19 avr. ds Fr. mod. t. 23, 1955, p. 221). Dér. de mésallier; suff. -ance. Cf. aussi mésalliement «mésalliance» (début du XVIIe s., Mém. de Gasp. de Tavannes, p. 54 ds GDF.). Fréq. abs. littér.:67.
mésalliance [mezaljɑ̃s] n. f.ÉTYM. 1666; de mésallier.❖♦ Mariage avec une personne considérée comme inférieure par la naissance ou le milieu auquel elle appartient (→ Mésallier, cit. 1). Par ext. En parlant d'animaux (→ Lignée, cit. 5). — Par anal. || Mésalliance du cœur, de l'esprit : union entre des personnes trop différentes par les sentiments, la manière de penser.1 La pire de toutes les mésalliances est celle du cœur.Chamfort, Maximes, XXVIII.2 Une lueur fatale lui fit entrevoir les défauts de contact qui, par suite des mesquineries de son éducation, empêchaient l'union complète de son âme avec celle de Théodore (…) Elle pleura des larmes de sang, et reconnut trop tard qu'il est des mésalliances d'esprit aussi bien que des mésalliances de mœurs et de rang.Balzac, la Maison du Chat-qui-pelote, Pl., t. I, p. 54.3 Mme Dupin de Francueil, encore qu'elle prétendit se mettre au-dessus des préjugés aristocratiques, continuait à soutenir que mésalliance engendre mésentente.A. Maurois, Lélia, I, II.
Encyclopédie Universelle. 2012.